~~~~Part 38~~~~
Le lendemain matin, Willow réfléchissait toujours à ce
qui avait bien pu se passer. Comment Amy avait-elle pu se transformer de nouveau
? Et pourquoi en fillette ? Ca ne présageait rien de bon pour la suite.
Plongée dans ses réflexions, elle n'entendit pas sa voisine de
cours, Liz, lui poser une question. La cloche avait sonné, il fallait
changer de classe. Liz dût répéter sa question, et Willow
lui répondit qu'effectivement, le Kosovo était une partie de l'ex-Yougoslavie,
encore en guerre à l'heure actuelle, et que la K-FOR essayait d'administrer.
Elle replongea dans ses pensées dès le début du cours
suivant. Finalement, la solution la plus évidente, c'était que
le sort qu'Amy s'était elle-même jeté lui revenait périodiquement,
et l'empêchait de reprendre sa forme définitive. Une sorte de sort
en boucle, en fait. Mais pourquoi ne s'était-elle jamais rechangée
au cours des deux ans qu'elle avait passé en souris ? Décidément,
il n'était pas facile de trouver une réponse. Et cela confirmait
les craintes de Will : il vaut mieux faire très attention quand on joue
avec la magie et les forces occultes ! Elle décida d'écouter un
peu ses cours. Après tout, cela pouvait attendre la fin de la matinée,
et elle n'avait pas quelqu'un d'aussi gentil que Buddy pour lui fournir des
renseignements sur ce qu'elle avait manqué !
En rentrant chez elle, elle alluma la télévision. Un guépard
venait apparemment de s'échapper du zoo de Sunnydale. Will enregistra
l'information, avant de s'interroger. Se pouvait-il que les transformations
d'Amy aient continué ? Après la souris, le guépard ? Mais
qu'allait-il se passer si on l'attrapait sous forme animale et qu'elle se retransformait
ensuite ? Quel méli-mélo ! !
Willow se mit à écouter avec beaucoup d'attention les commentaires
de la journaliste. Il semblait que le guépard se rapprocha de son quartier.
Et si elle avait raison ? Si le guépard était Amy ? Il fallait
vraiment trouver une solution au plus vite. Elle téléphona donc
à Tara pour lui donner rendez-vous en fin d'après midi au Magic
Shop. Les livres en vente pourraient peut-être receler des indices.
**********
Faith était ravie. Ses conversations parfois quotidiennes avec Iwachi
l'avaient aidée à combattre la violence qui était revenue
en elle. Et les discussions avec Alex lui permettaient de se remettre au diapason
du Scooby gang, et d'éviter de croiser en permanence Buffy. Elle ne comprenait
pas pourquoi elle en voulait tellement à l'autre Tueuse. Après
tout, il n'y avait pas de raison pour qu'elle ne puisse pas être heureuse
avec Angel. Elle en avait suffisamment bavé ! Mais Faith trouvait que
cela n'aurait pas dû exister pour une Tueuse. Cet attachement tellement
intense, c'était. dangereux. En fait, elle était surtout rongée
de jalousie!! Et le savoir n'arrangeait pas forcément les choses.
Quoi qu'il en soit, les soirées avec Xander étaient une vraie
joie pour Faith. C'était un vrai dérivatif aux bouffées
violentes qui lui revenaient pourtant parfois. Elle les attendait avec impatience,
ces soirées, consultant régulièrement l'horloge du regard.
C'était toujours si drôle d'entendre Xan raconter les aventures
du Gang à sa façon ! Les différents monstres, les alliés
inattendus, Kendra, l'autre Tueuse, les accrochages entre Giles et Buffy, la
première rencontre d'Oz et Willow, son histoire tourmentée avec
Cordélia (qu'il finissait toujours par "Heureusement qu'on a pu
divorcer!!"), tout ça, c'était des liens qu'elle mettait
en place grâce à l'histoire de la bande. Et puis ça lui
permettait de se sentir intégrée, appréciée, et
même. aimée, pour elle-même en tant que personne. Ca la changeait
des aventures d'un soir dont elle avait l'habitude. Même si ça
la démangeait, parfois.
Xander appréciait lui aussi beaucoup ses soirées avec Faith. Il passait la prendre vers 10 heures, après son travail, et l'accompagnait un peu chasser.Ca lui permettait de se défouler en racontant ses différents jobs de la journée ; elle écoutait attentivement, le plaisantait, et retrouvait petit à petit ses manières provocantes. Elle se retrouvait elle-même, quoi ! ! Xan était heureux de cette évolution. Il ne l'avait pas cru sincère dans le désert, avait été un peu dur, mais il reconnaissait honnêtement qu'il s'était trompé sur Faith. Et il aimait l'aider, sachant que d'autres l'auraient fait avec moins de bonne volonté.
**********
En rentrant de sa patrouille, Faith retrouva Joyce.
- "Bonsoir! Vous êtes déjà rentrée?"
- "Je t'ai déjà dit de me tutoyer, Faith! Tu habites ici,
ça me fait très plaisir de m'occuper de toi, alors ne sois pas
si formelle!"
- "Excusez-moi... excuse-moi. Je n'ai pas vraiment l'habitude, vous...
tu sais. C'était surtout de la Tueuse dont on s'occupait, pas vraiment
de moi."
- "Dans ma maison, on ne s'occupe pas des Tueuse mais des jeunes filles.
Alors, que s'est-il passé pendant mon absence? Ca allait?"
- "Cinq sur cinq. Mais toi, tu as l'air un peu pâle."
- "Tu crois ? Ca doit être la fatigue. Et puis j'ai du manger quelque
chose que je n'ai pas digéré : cela fait deux jours que je passe
mon temps à vomir, dés que je remue un peu trop. Mon poisson n'était
peut-être pas frais, au restaurant."
- "Allez. va vite dormir, alors! Je m'occupe de tout."
- "En fait, je voulais me faire un bouillon, mon mal au ventre ne passe
pas. Mais ne t'inquiète pas si je remue un peu cette nuit."
- "D'accord. Alors bonne nuit, Joyce."
Faith partit se coucher, perplexe. Les vomissements plusieurs jours de suite,
c'était pas un truc de femme enceinte, en principe? Mais de qui Joyce
aurait-elle pu être enceinte? Quand est-ce que cela aurait pu se produire
? Et puis. Joyce, une aventure ? Mais aucun homme ne lui tournait autour, en
ce moment. Faith en aurait entendu parler, maintenant qu'elle était bien
installée chez les Summers. Et Joyce ne lui avait parlé de rien
pendant qu'elles aménageait le grenier toutes les deux. Elle songea un
moment, dans son lit. Mais oui, bien sûr!!
Cela pourrait expliquer l'étrange comportement de Joyce à la fête d'au revoir de Cordy, il y a plus d'un mois, celui qu'elle avait eu avec. Giles. Giles et Joyce, des relations sexuelles?! Ca paraissait plus que surprenant. Faith sourit largement. Décidément, les aventures étaient dans l'air!!
**********
Cordélia était en rage. Quoi!! Mais de quoi pouvait bien se mêler
le nouveau conseiller fiscal de son père?! En plus de lui imposer un
rendez-vous pour un travail (et heureusement, l'autre type, là, Doyle,
était arrivé et l'avait opportunément empêché
d'y aller.), le voilà qui lui donnait des ultimatums!! Qu'est-ce que
c'était que cette idée de partir s'installer en Suisse? D'accord,
pour les revenus problématiques de son père, ça pouvait
arranger les choses. Mais pourquoi y déménager? On pouvait simplement
transférer les fonds, et puis voilà! De toute façon, ce
fameux conseiller était supposé avoir arrangé tout ça,
avec l'aide de maître Mercer. Qu'est-ce que c'était que ce délire??
Elle tournait en rond dans sa villa, réfléchissant à sa
conversation téléphonique avec son père. Non, vraiment,
lui lancer un ultimatum pareil, ça n'avait pas de sens. Il lui en voulait
peut-être pour quelque chose. Mais quoi ? ? Elle avait toujours été
respectueuse, et fait ce qu'il lui demandait (enfin, presque, à la réflexion
; mais ce n'est pas pour quelques broutilles que ses parents auraient pu lui
en vouloir, n'est-ce pas?). Elle ne comprenait pas. C'est vrai, la maison lui
revenait peut-être un peu cher actuellement, vu que ses problèmes
financiers avaient bien entamé sa fortune. Mais elle était tellement
jolie, cette maison! Et tellement bien placée! A quelques kilomètres
à peine des maisons de Brad (Pitt), Jared (Leto) et Leo (Di Caprio).
Pourquoi décider de lui couper les vivres maintenant? Et lui demander
de partir en Suisse, et perdre toutes ses chances de faire carrière à
Hollywood, c'était dément! Justement, elle venait de rencontrer
un agent qui avait l'air très intéressé par son profil,
et qui pensait la proposer pour une pub. OK, une pub, c'est pas grand chose,
mais les pubs, on les passe à la télé, et les
réalisateurs regardent aussi la télé, non? Ou lui dire
qu'elle pouvait retourner s'installer à Sunnydale, chez sa tante, si
elle préférait. Tout plutôt que ça! Ca n'était
même plus un choix cornélien, c'était la folie pure ! !
Soit l'étranger pour s'enterrer (le seul avantage, c'était le
financement paternel permanent.), soit Sunnydale, le trou du monde (sans un
sou en poche, mais elle restait en Californie.). C'était vraiment n'importe
quoi!!
Cordélia tournait comme un lion en cage en analysant la situation. Une
chose était claire : elle ne voulait pas quitter son pays pour un autre.
Un pays débile, avec des collines, de l'air alpin et des vaches ! Comment
elle ferait pour son bronzage, alors ? Il fallait trouver une solution pour
gagner de l'argent, et vite...
Le soir même, elle passa deux coups de téléphone.
************
Le lendemain matin, Buddy aborda Willow et Buffy à la sortie du cours
de psycho.
- "Eh! Les filles, je vous salue!"
- "Salut Buddy! Tu as vu, on a fait des efforts, on a bien écouté
ce matin," plaisanta Willow.
- "J'ai en effet admiré votre concentration! Pour une fois,"
rajouta-t-il en riant.
- "On l'a mérité! Mais on a quelques soucis en ce moment,
c'est dur de tout oublier en cours, même si c'est passionnant."
- "J'ai une idée. On organise la soirée de rentrée
à Lowell House, dans mon bâtiment, ce soir. Ca vous dit de venir
vous amuser?"
- "Will, tu sais, on a ces... trucs... à faire, ce soir,"
commença Buffy.
- "Allez, ne sois pas si sérieuse. Ca doit pouvoir attendre demain,
non?" insista Buddy.
- "Oui, mais ces trucs, c'est. important, hein, Will?" insista Buffy
- "Oui, mais, Buffy on n'a pas trouvé de solution pour le moment,
pour Amy. Et puis Oz rentre ce soir. Ca serait sympa, qu'on sorte un peu!"
lança Will.
- "Mais justement! Tu ne veux pas rester chez toi, avec lui?"
- "Oh non! Je veux montrer mon célèbre petit ami à
la terre entière. Et on pourrait inviter Tara, comme ça elle le
rencontrerait! Depuis le temps que je lui en parle, de mon Oz! Enfin... si on
peut amener des amis..." dit-elle en se tournant vers Buddy.
- "Aucun problème! Plus on est de fous, plus on rit! Je peux compter
sur vous deux?"
- "D'accord, on viendra," acquiesça Buffy.
La cloche sonna. Elles se dépêchèrent de quitter l'amphi 101, et Buddy les suivit longuement de yeux. Cette Buffy, elle était bizarre, mais... qu'est-ce qu'elle lui plaisait !
**********
Cordélia se leva du bon pied. Elle réfléchit longuement
à sa tenue. Cette matinée était très importante
pour elle. Bien sûr, elle aurait préféré qu'il s'agisse
d'une audition. Elle savait qu'elle aurait littéralement écrasée
les autres de son talent. Mais ce rendez-vous avec Lindsey MacDonald. c'était
probablement la solution à tous ses problèmes d'argent. Cordélia
ne s'interrogea même pas sur la facilité avec laquelle il avait
accepté ce déjeuner chez elle. Après tout, son charme l'avait
conquis, non ? Bref, elle devait être à son avantage pour lui poser
les questions auxquelles elle avait pensé.
Quand Lindsey se gara devant la maison, le traiteur avait quitté la
villa quelques minutes auparavant. Cordélia venait de tout mettre au
frigo au moment où la sonnette retentit. Magnifique dans sa robe moulante
rouge qui dévoilait ses formes, elle ouvrit la porte et invita l'avocat
à entrer.
- "Lindsey, je vous remercie vraiment. J'ai besoins de quelques conseils
juridiques."
Un peu surpris, Lindsey attendit la suite. Après tout, Cordélia
était son lien le plus facile vers Buffy, cette Tueuse qui était
sa demi-soeur. Il lui était difficile de se présenter directement,
et passer par Cordélia, en apprendre plus, confirmer ce qu'il pensait,
c'était de loin la meilleure stratégie. C'est vrai, l'invitation
à déjeuner de Cordy ne l'avait pas emballé. Mais pour savoir
ce qu'il voulait savoir, il fallait utiliser tous les moyens ! Il attendit donc
la suite.
- "En fait," continua Cordy après un instant de silence, "j'ai
réfléchi à propos de la rupture de mon mariage. Je sais
que c'est Maître Mercer qui s'en occupe," rajouta-t-elle rapidement,
"mais j'ai confiance en vous. Le courant est tellement bien passé
entre nous, à chacune de nos rencontres! Alors je me suis dit que je
pouvais, à vous, parler en toute confiance."
*Tu parle!* pensait Lindsey, en l'assurant qu'elle pouvait en effet lui parler
librement.
- "Vous savez, cette histoire de divorce a été très
pénible. C'est vrai, je suis sortie longtemps avec Alex, avant que nous
ayons des problèmes de couple, et que je rompe. Ce mariage, c'était
inattendu, les circonstances étaient particulières. Mais j'ai
beaucoup souffert à ce moment-là. Est-ce qu'il est possible d'attaquer
mon ex-mari en justice pour le préjudice que j'ai subi lors de ce mariage?"
- "Vous pensez à quelque chose de précis?" put seulement
répondre un Lindsey interloqué.
- "Vous savez, precium doloris, dommages moraux... et même dommage
corporel, parce que j'ai eu un accident à cause de lui, et j'ai une affreuse
cicatrice sur mon ventre. Je peux vous la montrer!"
- "Non, non, ça va aller, je vous crois! Si vous voulez attaquer
votre ex-mari, Alex, c'est ça? il va falloir prouver les souffrances
que vous lui reprochez. Vous pouvez le faire?"
- "Ca, oui!! Il m'a trompé pendant que nous sortions ensemble,
ce qui a causé ma cicatrice au ventre. Et puis sortir avec lui, et pire
encore me marier, ça a été très mauvais pour mon
image de marque. Le respect qu'on me portait a beaucoup diminué!!"
- "Oui, d'accord. Mais pendant le mariage à proprement parler?"
- "Euh... je vais réfléchir à des faits précis.
Mais c'est possible, vous croyez?"
Après un instant de réflexion, pendant lequel Lindsey réfléchit.
Ca pouvait vraiment l'arranger, cette histoire! Ca lui permettait de repartir
à Sunnydale pour une raison juridique à peu prés valable,
au moins pour les amis de Cordélia. C'était un alibi qui lui permettrait
de traîner sans se faire trop remarquer, mais de mener son enquête.
D'un autre côté, Holland avait enfin accepté qu'un membre
du bureau aille voir sur place les problèmes que pourraient éventuellement
poser la présences de la Tueuse à Sunnydale si Willfram and Hurt
et ses clients décidaient de s'installer pour un moment dans la ville.
Tout était parfait !
- "Bien sûr, Cordélia. Ca peut marcher."
Ravie, elle l'invita à passer à table.
************
Tout se déroulait sans problème quand un coup de sonnette retentit.
Cordy, pestant intérieurement, partit ouvrir au gêneur. Lindsey
en profita pour respirer un peu. Pas de surprise, le gêneur était.
Doyle ! D'un ton sec, sans lui laisser le temps de parler, Cordy l'informa qu'elle
était occupée et qu'il pouvait repartir, elle n'y voyait aucun
inconvénient, et qu'au passage il pouvait oublier le chemin de sa maison
parce qu'il devenait collant et qu'elle détestait ça, et que sa
vie ne l'intéressait en aucune façon sauf s'il était multimilliardaire
(il l'était ?) et au revoir. Doyle reçut l'avalanche de mots bouche
bée, puis profita de l'instant où Cordy reprenait sa respiration.
- "Princesse, c'est important, c'est à propos d'Angel. Il ne faut
pas qu'il rentre à Sunnydale, il doit rester ici! Mais je n'arrive pas
à le joindre!"
- "Je m'en moque, je suis débordée!" commença
Cordy. Puis elle s'enquit : "des problèmes? Angel? D'accord, je
vais voir ce que je peux faire." *C'est vrai,* songea-t-elle, *après
tout on a quand même fait l'amour, ça crée des liens. Et
puis s'il reste ici, ça me fera un pied à terre pour venir passer
les auditions. Et si je deviens célèbre après avoir habité
chez lui, j'aurai illuminé sa vie et il sera forcément tombé
amoureux de moi. C'est moi qu'il se mettra à aimer, c'est sûr!*
Elle rentra donc s'excuser auprès de Lindsey, qui accueillit l'arrivée
de Doyle comme un sauvetage de personne en détresse. Cordy expliqua qu'il
s'agissait d'un cousin éloigné. très éloigné.
en fait, le cousin par alliance d'un cousin éloigné. et qu'il
avait besoin de son aide pour un moment.
- "Mais on se revoit bientôt! Je vais probablement revenir quelques
jours à Sunnydale. Nous nous verrons là bas, n'est-ce pas?
- "Bien sûr! Ce sera avec plaisir! Téléphonez au bureau,
on saura où me joindre."
- "Alors à très bientôt. Au revoir, Lindsey."
La porte refermée, Doyle commenta :
- "Très classe, les fringues. C'est qui?"
- "Toi, tu te tais, on part à la recherche d'Angel!" lui envoya Cordélia.
**********
Le soir même, l'action se déroula simultanément à
plusieurs endroits.
Lindsey, qui venait d'arriver à Sunnydale, posa ses affaires au motel.
Il préférait rester discret pour sa première soirée
ici, Holland ayant spécifié qu'il ne devait pas partir avant qu'il
le lui dise. *Après tout, cette histoire me concerne tout particulièrement,
alors pourquoi attendre?* pensait-il. Il allait faire un tour en ville, pour
voir s'il croiserait un des amis de Cordélia. Peut-être, après
tout. On était jeudi soir, presque la fin de la semaine de cours, et
les boites devaient organiser des soirées pour les étudiants.
Il demanda au gérant du motel les adresses, et s'entendit répondre
que seul le Bronze pouvait être qualifié de boite de nuit.
Lindsey partit donc tranquillement pour le Bronze. Là bas, il ne vit
aucune des personnes qu'il souhaitait rencontrer. Un peu déçu,
il décida de se balader avant de rentrer se coucher. Ca lui permettrait
de mieux se situer dans la ville, au cas où. Il sentit soudain une bonne
odeur de café frais. Tiens, c'était tentant. Levant les yeux,
il découvrit le néon rose " Expresso Pump ". Il alla
s'asseoir, regardant autour de lui. Une petite scène avec un micro ;
il pourrait peut-être chanter une chanson ou deux, un soir, si les amateurs
pouvaient jouer. Quelques habitués qui discutaient. C'était plutôt
sympa, ici. La serveuse se retourna vers lui :
- "Qu'est-ce que je vous sers?"
Dans le van d'Oz, musique des Dingoes à fond, Cordy songeait. L'après
midi de recherche n'avait rien donné. Elle et Doyle n'avaient pas retrouvé
Angel, malgré tous leurs efforts. Ils étaient même allés
dans un bar karaoké, où un type tout vert leur avait demandé
de chanter pour pouvoir répondre à leur question. Doyle s'étant
lâchement défilé, Cordy avait essayé d'entonner quelques
paroles de " Copacabana ". Pas très réussi, d'après
le type vert, mais suffisant pour qu'il leur sorte un truc débile du
style " Vous le trouverez quand il aura besoin de vous ". Crétin,
et qui n'avait servi à rien pour leurs recherches ! Bref, son rendez-vous
capital avec Lindsey avait été interrompu pour faire chou blanc!
Heureusement, elle avait planifié son retour à Sunnydale la veille
au soir. Elle avait téléphoné à sa tante, qui s'était
déclarée ravie de l'accueillir pour quelques jours. Cordy ne lui
avait pas expliqué l'ultimatum paternel, préférant faire
son numéro de charme face à face.
Le seul problème, en fait, c'était cet irlandais qui la suivait partout. A six heures, Cordy lui avait expliqué gentiment (autant qu'elle le pouvait après un après midi de perdu et des critiques sur sa façon de chanter) qu'elle repartait à Sunnydale régler un problème, et qu'un ami allait passer la prendre. Doyle n'avait rien voulu savoir, réclamant son aide. Après réflexion, Cordélia lui avait laissé le choix : elle s'en allait à Sunnydale, il s'en allait chez lui. L'Irlandais lui avait fait remarquer que ce n'était pas un choix ; un choix, ça serait rester à L.A. chercher Angel, ou partir à Sunnydale pour voir s'il y était. C'est vrai, avait acquiescé Cordy, sauf qu'il ne pouvait pas partir à Sunnydale ce soir avec elle. Si, avait répliqué Doyle. Et Doyle expliqua la situation à Oz dès son arrivée. Oz se contenta de dire " Monte ".
La soirée à Lowell House battait son plein. Willow et Tara s'amusaient
comme des folles, dansant face à face et s'imitant comme dans un miroir.
Willow s'interrompait de temps en temps pour regarder l'heure. Mais que faisait
Oz ? Un peu sceptique et réservée au départ, Buffy avait
oublié son inquiétude de l'absence d'Angel pour se donner au démon
de la danse. Buddy l'admirait, de loin. Il n'avait jamais été
timide avec les filles, mais elle, il la sentait différente. Il finit
par décider d'un plan d'attaque au moment où elle faisait une
pause, et lui proposa un morceau de fromage. Surprise, Buffy le prit en souriant.
Ils commencèrent à bavarder, Buddy parlant de son enfance et de
ses parents hippies qui avaient vécu à L.A. avant de partir s'installer
dans une ferme en Iowa.
- "C'était très sympa, tu sais, le grand air, l'espace,
les immenses champs de maïs. Enfin, ceux des voisins, parce que nous on
faisait tout à la main, alors on n'avait pas tant de surface que ça!
Mais ça m'a laissé de super souvenirs!"
- "Et qu'est-ce que tu es venu faire à Sunnydale, alors? Parce
que ce n'est pas une fac très cotée. Tu n'avais rien de plus prés?"
- "En fait, plusieurs de mes amis sont venus ici, et je les ai suivis.
Là bas, tu as Graham, par exemple. Et puis côté cours on
a le Professeur Walsh qui est très connue, quand même ! Comme c'est
la psycho qui m'intéresse..."
- "C'est vrai? Tu voudrais être psychiatre?"
- "Si je peux. Mais j'ai encore beaucoup à apprendre!" sourit-il.
Buffy sentit soudain un bras se glisser autour de sa taille. Elle s'apprêtait à réagir violemment quand elle reconnut celui d'Angel.