~~~~Part 48~~~~
Buffy mit un temps à réagir en découvrant son TA sur le
pas de la porte.
- "Buddy! Bonjour. Je... Qu'est ce qu'il t'amène? Je n'ai pas loupé
de cours, si? J'avais pourtant noté 3 heures..."
- "Oh, non, ne t'inquiètes pas," sourit Buddy. "Je passais
juste dans le quartier, et je me suis dit que j'allais voir si tu étais
chez toi."
- "Tu connais mon adresse?" Buffy leva un sourcil étonné.
- "Je... Toi et Willow l'avez mentionné dans une conversation,"
rougit légèrement Buddy. "Je... je peux entrer?"
Buffy revint à la réalité, réalisant qu'elle avait
laissé Buddy sur le palier, faisant sourire Faith qui avait pris la précaution
de rester en arrière, un sourire malicieux posé sur l'étudiant.
- "Non, désolée. Je veux dire, excuse moi, mais il faut que
j'aille voir quelqu'un, je n'ai pas vraiment le temps maintenant. On peut se
voir après le cours à 16 heures?"
- "Euh.. d'accord," répondit Buddy, un peu désarçonné.
Voyant que la brune derrière récupérait sa veste pour sortir,
il comprit que Buffy ne mentait pas, et fut forcé de s'éloigner,
avec un dernier signe de main à Buffy, quelque part frustré. Il
n'avait même pas pu lui parler de l'homme décoloré qu'ils
avaient croisé ensemble, et pourtant il fallait qu'il l'en protège...
Buffy le regarda disparaître, puis se retourna vers Faith qui était
maintenant prête à partir.
- "Alors, B? Tu ne m'avais pas dit que vous aviez des beaux morceaux comme
ça à l'université. Il est en cours avec toi?"
- "Buddy? Oh, non. C'est mon TA de psychologie 101. Il est gentil."
Elle attrapa les clés qui se trouvait sur le petit guéridon de
l'entrée, et entreprit de fermer la porte, une fois que Faith fut sortie.
- "Hum, il est gentil, et il est visiblement très intéressé
par ta personne. C'est marrant, ça ne m'étonne même pas.
'Tout le monde aime Buffy'."
- "Qu'est ce que tu racontes? C'est un copain, c'est tout. Willow est bien
plus son style."
- "Ne me dis pas que tu n'as pas remarqué. C'est à peine
si je ne l'entendais pas penser 'Oh s'il te plaît Buffy, largue ton copain
et laisse moi t'avoir maintenant'." Faith s'arrêta en voyant le regard
que lui lançait son amie. "Oh, t'as vraiment pas remarqué
alors."
- "Je crois que tu délires un peu."
- "Et moi je crois que j'ai raison. Je suis capable de sentir un mec intéressé
à 200 mètres à la ronde, B, je suis une pro à ce
jeu-là." Tout à coup, Faith réalisa. "Oh. Je
sais. Tu te souviens que je t'avais dit que mon père m'apprenait mes
pouvoirs et tout ça?"
- "Oui," répondit Buffy, heureuse que le sujet dévie
de Buddy. Elle se sentait mal à l'aise d'avoir entendu Faith dire tout
haut ce qu'elle craignait tout bas.
- "C'est ça qui vient d'arriver! Il paraît que je suis sensible
aux sentiments des autres," expliqua-t-elle devant l'air perplexe de Buffy.
"Je sais plus facilement si quelqu'un est attiré par un autre, si
ce sont de grands amis, ce genre de trucs, tu vois? Et chez le type, là,
Buddy, ça m'a sauté au yeux."
- "Bonjour le cadeau."
- "Buddy?"
- "Ton pouvoir."
- "Hum, moi je trouve ça pas mal. Le seul truc, c'est que ça
ne permet pas de savoir ce que les gens pensent de moi." Elle baissa les
yeux. "Ca c'est dommage."
- "Je crois que des fois il vaut mieux ne pas le savoir."
- "Oui, peut-être..." Le silence s'installa quelques instants.
"Oh, je vais appeler Xander. Savoir comme il s'en est sorti des explications.
Je pense qu'un meeting va s'imposer avec Giles et Miss Magaret cette après-midi,
c'est quand même bizarre que cette Anya nous ait brusquement fait ça.
Non pas que je sois spécialement triste, désolée de dire
ça."
- "Il y a une partie de toi qui ne changera jamais," sourit Buffy
en lui tendant son portable.
- "Tant que ce n'est pas la partie criminelle..."
************
L'espoir d'Angel de passer une journée tranquille ne se réalisa
pas. Juste après le coup de fil passé à Oz, Doyle était
arrivé avec des informations sur le-dit dangereux Arthur Collins. Il
avait fallu l'écouter parler, essayer de le réorienter vers sa
vision, mais la situation s'était empiré quand Cordelia avait
débarqué, encore angoissée après sa dernière
sieste. Angel avait pu voir un instant que l'inquiétude de Cordelia était
réelle, et qu'elle avait vraiment besoin de leur aide, avant qu'elle
ne repasse en mode vipère quand Doyle avait commencé à
la chercher à propos de son Arthur idéal.
- "Eh ben, si tu ne crois pas que c'est quelqu'un de bien, tu n'as qu'à
le lui dire en face!! Arrête de fouiner comme ça, assume un peu
ta jalousie!!"
- "Je fais ça pour ton bien!"
- "C'est drôle, mais venant d'un alcolo comme toi ça me fait
plus peur qu'autre chose!!"
- "Arrêtez."
La voix d'Angel était si calme à coté des deux autres qu'elle
eut l'effet d'une douche froide sur Cordelia et Doyle. Ils arrêtent brusquement
leur chamaillerie, et se tournèrent vers le vampire.
- "Qu'est ce qu'il se passe?" demanda Cordelia.
- "Je voudrais arrêter de vous entendre vous crier dessus. Je ne
peux pas avoir d'enfant, ce n'est pas pour avoir deux gamins dans les pattes
à longueur de journée," déclara Angel en retournant
à des papiers qu'il essayait de classer.
- "Mais je..." commença Cordelia.
- "Doyle, Cordy a raison," coupa Angel. "Tu n'as qu'à
appeler ce Collins, lui demander un rendez-vous. Je viendrai avec toi s'il faut,
mais je ne veux pas que cette histoire traîne."
- "Moi non plus!" s'exclama Doyle. "Honnêtement,"
ajouta-t-il quand Cordelia lui lança un regard rageur. "Je veux
dire, ces Mages Noirs, c'est pas notre problème. C'est celui de Sunnydale.
Je ne sais pas pourquoi est ce que tu es allé nous le ramener."
- "Il a raison. Il m'a fait venir ici pour ça, je ne peux plus rentrer
chez moi avec Buffy tout les soirs sous prétexte que ces Mages Noirs
ne me concernaient pas. Si on commence à s'occuper de ça, je retourne
à Sunnydale. Je serais plus utile là-bas."
- "On ne va pas revenir là-dessus??" s'écria Doyle.
"Qu'est ce que j'y peux moi, si tu te fais la Tueuse de vampire, une des
seules personnes au *monde* qui ne peut pas faire ce qu'elle souhaite parce
que les PTB jouent aussi avec elle?" Puis il se tourna vers Cordelia. "Tu
vois, ton histoire n'aide vraiment personne."
- "Mais je m'en fiche! C'est ma vie! Je ne suis jamais venue ici pour subir
votre présence, ni à toi ni à l'autre broyeur de noir!!
Mais puisque vous y tenez tellement, je vais appeler Arthur. Vous verrez bien
qu'il est gentil quand vous l'aurez rencontré."
Joignant le geste à la parole, elle saisit le combiné et commença
à composer un numéro, sous le regard vainqueur de Doyle et celui
soulagé d'Angel. Elle demanda à avoir Arthur Collins, et son visage
perdit soudain ses couleurs, alors qu'elle montait un main à sa bouche,
horrifiée.
- "Quoi?? Quoi??" demanda Doyle, soudain inquiet.
Cordelia raccrocha le téléphone, après quelques mots de
remerciements, amorphe.
- "Ils... il... Arthur... il a été tué."
Angel fronça les sourcils, tandis que Doyle, honnête dans sa douleur
de voir Cordelia aussi livide, l'aidait à s'asseoir et lui posait un
pull sur les épaules alors qu'elle était prise de frissonnements.
*********
Faith et Buffy étaient arrivées chez Eleanor, qui leur répondit
dès le premier coup frappé à la porte.
- "Bonjour. Vous désirez?" demanda la jeune femme en ouvrant
la porte.
- "Bonjour. Je m'appelle Buffy, je suis une amie d'Angel."
- "Moi c'est Faith."
- "Oh. Il va bien?"
- "Oui, oui. Il m'a... demandé de venir vous voir. J'ai des questions
à vous poser sur un rêve que nous faisons tous les deux. On ne
vous dérange pas?"
- "Oh non, pas du tout. Je vous en prie, entrez," les accueillit Eleanor
en leur laissant la place pour passer à l'intérieur. "Vous
faites des rêves, vous aussi?" interrogea-t-elle en regardant Faith.
- "Oh, non. Moi je n'ai rien à faire, alors j'accompagne Buffy.
C'est tout."
Eleanor guida les deux jeunes filles à travers la maison, et les fit
s'asseoir dans le salon.
- "Expliquez moi exactement ce qu'il se passe. Vous faites le même
rêve?"
- "Ca va plus loin que ça. On est dans le rêve de l'autre,"
tenta d'expliquer Buffy. "Mais c'est le même endroit pour nous deux."
- "Comme si vous vous retrouviez dans un autre monde?"
- "C'est ça. Et... on ne comprend pas pourquoi, comment, ni si ce
rêve a une signification."
- "Qu'est ce qui vous marque dans ce rêve?"
- "Le fait que tout est l'air si réel. Que je sente même la
chaleur du soleil sur ma peau. Et qu'Angel soit au soleil."
- "Est ce que vous communiquez dans ce rêve?"
- "Oui. On se parle, on... on s'est embrassé aussi. Mais c'est...
on est conscient que c'est un rêve. On en parle comme tel."
- "Vous ne vous sentez pas guider par quelque chose?"
- "Pas vraiment. Des fois, un peu. Comme quand je suis arrivée à
cet grand arbre et que quelque chose m'a incitée à tourner vers
ce petit lac. Ou quand j'ai... quand j'ai ressenti le besoin d'embrasser Angel.
Comme si quelque chose m'y poussait un peu. Mais dans l'ensemble, c'est comme
la réalité. Sauf qu'il y a un type qui parle bizarrement, qu'Angel
est au soleil et qu'on est dans des champs de maïs."
- "Hum, Angel m'avait déjà parlé des champs de maïs.
Vous dites qu'il y a quelqu'un d'autre que vous deux?"
- "Pas pour Angel. Juste pour moi. C'est un homme habillé de noir
et de blanc, que je croise quand j'essayais de sortir des champs. Parce que
vous voyez, le Rêve commence toujours au même endroit. En tout cas
pour moi."
- "Est ce que vous parlez à cet homme?"
- "Oui. Mais... il est un peu bizarre. Il parle à moitié
en énigme, vous voyez ce que je veux dire? Je lui ai demandé ce
que c'était que ce Rêve, il m'a répondu qu'il avait retiré
son masque et qu'il fallait se taire. Il ne répond jamais aux questions."
- "Le Rêve dure longtemps?"
- "Il s'allonge. Chaque fois, j'y reste un peu plus longtemps -en tout
cas, c'est l'impression que j'ai. Le temps ne passe pas vraiment dans cet endroit.
Mais je sais que je ne contrôle pas la fin du Rêve. Je marche, je
parle, je fais des choix, et puis tout à coup tout s'efface et je change
de rêve."
- "Et qu'est ce que vous éprouvez quand ça arrive?"
Buffy fronça les sourcils, réfléchissant un instant. Faith,
dans son fauteuil, écoutait attentivement sa 'grande sur', tout
en examinant la maison et la décoration assez simple et classique. Elle
vit un sourire se dessiner sur les lèvres de Buffy, et son amie baisser
légèrement les yeux de pudeur.
- "Je... de l'insatisfaction. Je veux dire, les deux dernières fois
en tout cas, parce que le Rêve s'arrête quand je voudrais qu'il
continue."
- "C'est un sentiment que vous avez dans votre vie de tous les jours?"
- "Pas... pas vraiment. Plus maintenant en tout cas. Avant, c'était...
différent," ajouta-t-elle en repensant à l'époque
où Angelus subsistait en filigrane en Angel. "Mais, c'est fini.
Complètement."
Eleanor hocha la tête, arrêtant de poser des questions, et Buffy
reposa son regard sur elle, en se demandant si elle avait dit quelque chose
de mal.
- "Je dois dire que c'est assez étrange. Les cas où deux
personnes rêvent l'une de l'autre sont courants, mais ce que vous décrivez,
c'est... réellement la création d'un monde parallèle. J'ignore
comment deux esprits ont cette capacité, en tout cas je peux vous affirmer
que ça ne s'est jamais vu dans l'histoire de la psychologie."
- "Angel dit que peut-être nos esprits sont manipulés. Par
quelqu'un d'extérieur."
- "Qui aurait la capacité de relier deux esprits ainsi? J'imagine
que c'est envisageable... si les esprits collaborent."
- "C'est possible que l'on 'collabore' inconsciemment?"
- "Tout à fait. Si ces Rêves sont nés, c'est forcément,
quelque part, grâce à votre inconscient. Si c'est quelqu'un qui
a orienté vos esprits vers ce Rêve, il faut qu'il ait une connaissance
de l'être humain, de son psychisme, extraordinaire, et des pouvoirs qui
me dépassent. Mais j'ai cru comprendre que le pouvoir de le faire n'était
pas le genre de choses inimaginables dans le monde d'Angel."
- "Si vous voulez, on vit un peu dans l'état d'esprit 'ah, tiens,
on peut faire ça? Bon, ok,'" résuma Faith, en se redressant
dans son siège. Ca commençait à faire long sans bouger.
- "Je pensais surtout que vous pourriez nous aider à analyser les
éléments du rêve," fit Buffy.
- "Je vais y réfléchir," promit Eleanor, "avec
tous les éléments que vous m'avez donné. Mais je crains
que la réponse ne se trouve en grande partie chez celui qui a crée
ce Rêve, ou qui le manipule. La psychologie n'a rien à voir là-dedans.
Cela dit, vous avez raison, et ce que vous dites semble coïncider, ce rêve
se construit aussi à travers votre personnalité."
- "Vous pensez pouvoir nous éclairer rapidement?"
- "Sur la partie psychologique, oui. Je pense que d'ici deux ou trois jours,
ce sera bon. J'ai juste besoin de réunir quelques informations et d'y
réfléchir."
- "Je ne vais pas vous embêter plus longtemps alors," dit Buffy
en se levant, aussitôt imitée par Faith. "Merci pour tout,"
ajouta-t-elle avec un sourire, en récupérant son manteau.
- "De rien. Je vous appellerai pour vous dire ce que j'ai."
Sur ce, les deux Tueuses quittèrent Eleanor, et se retrouvèrent
dehors, à marcher de nouveau vers chez Buffy.
- "Alors? Contente de l'entrevue avec la psy?" interrogea Faith.
- "Oui. Mais... je ne sais pas trop si j'ai trop envie de découvrir
ce que ce rêve veut dire ni qu'il disparaisse. Je commence à bien
l'aimer."
*********
Tara et Amy étaient installées à la terrasse d'un café,
la première devant un jus d'orange et l'autre devant un Sunday. La matinée
avait passée rapidement grâce à leur conversation, qu'elles
continuaient avec enthousiasme en attendant l'heure où Tara devrait rejoindre
les bancs de l'UC Sunnydale.
- "Alors Willow adore les ordinateurs?"
- "Oh oui. C'est un petit génie, elle cache bien son jeu! Elle avait
même été choisie par le principal du lycée pour remplacer
la prof d'informatique, Miss Calendar."
- "Elle était malade?"
- "Morte. Assassinée. C'était assez affreux, mais ici on
est plutôt habitués."
- "Et Willow a fait la prof pendant longtemps?"
- "Oh, un mois et demi je crois."
- "Wow," fit Tara, admirative, "c'est génial. Elle ne
m'en a jamais parlé."
- "Non, Willow est plutôt discrète. Mais elle est super sympa.
Quand on était petites, elle organisait des soirées cookies pour
moi quand ma mère ne me faisait manger que de la soupe. Je crois qu'elle
a vraiment un cur gros comme ça."
- "Oui," sourit Tara. "Tu peux me raconter comme elle était
petite? Je-je veux dire, en Jr. High? Tu m'as dit qu'elle connaissait déjà
Xander, mais Oz?"
- "Non, Oz, elle l'a connu au lycée. Je ne-"
- "Amy!!"
Au cri, les deux jeunes filles se tournèrent vers la voix, pour constater
qu'un homme brun les regardaient, les yeux grands comme des soucoupes. Tara
jeta un coup d'il à Amy, qui était devenue pâle. Le
grand homme s'approcha à grands pas.
- "Papa..." murmura Amy.
*********
Malgré les protestations de Doyle qui pensait que c'était le
moment où jamais de laisser tomber cette histoire et de s'intéresser
à autre chose, Angel avait tenu à aller à l'entreprise
d'Arthur Collins pour comprendre ce qui c'était passé. L'investigation
fut rapide, le corps avait été recouvert d'un plastique noir et
quand Angel arriva à l'examiner, il ne présentait aucune marque
apparente de violence. Comme leur expliquèrent les vendeuses du magasin,
Arthur était tombé raide alors qu'il comptait téléphoner
-personne ne savait à qui- et d'après les rumeurs, c'était
le cerveau qui avait été brusquement touché. Angel sentait
que quelque chose aurait du retenir leur attention, ce Arthur avait visiblement
un lien avec les Mages Noirs (Cordelia se garda bien de parler de l'habit de
cérémonie qu'elle avait trouvé dans son armoire), et mourir
d'une attaque au cerveau quand on était connu pour être en excellente
santé, et quand on traînait avec des magiciens possédant
des pouvoirs psychiques... mais devant la persévérance de Doyle
à laisser l'affaire de coté, il avait cédé, tout
en se promettant de faire part des évènements à Buffy et
à Giles aussitôt qu'il en aurait l'occasion.
- "Bon, on va s'occuper de ta vision alors," fit Angel une fois de
retour à son appartement.
- "Hum. Il ne reste plus qu'à aller à Santa Monica cette
nuit et à tuer le démon, non?"
- "Oui. Tu me retrouves à 9 heures là-bas?"
- "Okay, okay, je te laisse..." fit Doyle en se dirigeant vers la
sortie. "Je te laisse broyer du noir ou appeler ta Tueuse favorite... je
vais voir si Cordelia veut se remonter le moral dans un bar."
- "Doyle? Un conseil, propose-lui quelque chose de plus sympa. De moins
alcoolisé. Tu n'en seras que mieux vu."
- "Oui, parce qu'on sait que tu es un pro dans ce domaine."
- "J'ai Buffy, je te rappelle."
- "Oui, mais les âmes surs, c'est trop facile."
- "Je n'aurais pas dit ça. Tu connais pourtant notre histoire, à
Buffy et à moi..."
- "Hum, mais au moins tu sais qu'elle t'aime. Et d'ailleurs, je serais
toi je n'utiliserais pas trop le passé à propos de tes problèmes.
Malheureusement, tu n'es pas à bout de tes peines."
Angel leva un sourcil intrigué mais n'eut pas le temps d'interroger Doyle
qui disparaissait dans l'escalier.
*********
- "Je dois avouer que nous vous avons trouvé légèrement
excessifs sur cette histoire," fit remarquer Holland Manners en servant
un thé à Janus et Balthazar.
- "Nous sommes désolés de ne pas avoir pu vous en parler
avant, mais la décision s'imposait, et le temps d'action était
trop court. Il fallait agir," expliqua Janus.
- "Arthur Collins comptait parmi nos meilleurs clients."
- "C'était un des meilleurs d'entre nous aussi." Janus haussa
les épaules. "Et c'est en grande partie grâce à lui
que nous avons pu mettre en place ce partenariat. Cela n'empêche pas qu'il
était sur le point de mettre en danger nos plans."
- "Oui, bien sûr. Le vampire avec une âme ne doit pas se mêler
de nos histoires," acquiesça Holland. "Ce qui est la raison
pour laquelle nous nous montrions hostile au Rêve."
- "Le Rêve est à part. Vous savez que le vampire n'a qu'un
rôle minime dedans, il ne le contrôle pas autant que la Tueuse;
il est bien plus facile de jouer avec ses émotions."
- "Il n'empêche qu'il doit rester extérieur à la passation
de pouvoir," finit Balthazar.
- "C'est ce qu'il serait arrivé si son amie n'avait pas fait la
connaissance d'Arthur."
- "Oui. Il est vrai qu'il est regrettable qu'Arthur ait du nous quitter
à cause d'un simple détour du hasard, mais une fois encore, c'était
nécessaire. La fille n'aura plus de visions dans ses rêves maintenant
qu'il est mort, et ainsi le vampire ne sera plus guidé ni attiré
vers nous. C'est forcément positif."
- "De toute façon," ajouta Balthazar, "nous savons tous
que bientôt il aura l'esprit à autre chose."
**********
- "Tu es certaine qu'il faut vraiment aller visiter la crèche
pour s'inscrire?" interrogea Giles alors que Joyce enfilait son manteau.
- "Mais oui, c'est bien plus sûr. A Los Angeles pour Buffy ça
avait été tout un problème, la crèche était
affreuse et du coup on a du en changer après deux jours, infernal. Et
comme on pourra en même temps leur demander des bonnes adresses. Une collègue
m'a parlé de 'Bébé +' mais je me demande si ce petit magasin
en ville, 'Le landau' n'est pas plus sympa."
- "Je... je pensais que-"
- "Rupert, enfin, enfile ta veste! On y va."
Buffy et Willow, installée à la table de la cuisine, un sourire
espiègle aux lèvres, regardèrent Joyce attraper Giles par
la manche et le traîner dehors sans qu'il ait pu protester, puis les suivirent
du regard alors qu'ils montaient dans la voiture, Giles perdu qui lançait
des coups d'il autour de lui comme si ça avait pu lui apporter
des réponses, et Joyce qui continuait de lui parler.
- "Ta mère n'a pas l'air déstabilisée par Giles."
- "Je pense que mon père n'était pas trop du genre à
vouloir faire les magasins non plus. Elle est habituée maintenant."
- "En tout cas elle est enthousiasme," remarqua Willow en examinant
une nouvelle fois les clichés de l'échographie que Joyce leur
avait montré, un sourire sur les lèvres. "C'est drôle
à voir, surtout pour notre pauvre Giles, mais je trouve ça plutôt
émouvant."
- "Je ne sais pas," avoua Buffy. "J'ai du mal à réaliser.
Et les photos qu'elle a ramené... j'ai déjà du mal à
voir ce qui est quoi, alors de là à en être attendrie..."
- "Tu sais, je crois que tu es un peu comme Giles, et moi un peu comme
ta mère." Willow rit en voyant Buffy rouler des yeux, puis reprit.
"Honnêtement, tu imagines si ces photos étaient à toi...
Je veux dire, penser que tu as un petit être humain en toi, c'est..."
- "Je vois ce que tu veux dire," sourit Buffy. "Mais je me vois
assez mal à devoir m'occuper d'un enfant. On ne peut pas dire qu'il aurait
une famille très stable..." Buffy baissa les yeux. "Et puis
surtout, tu sais, Angel ne peut pas."
- "Oui..." Willow laissa son regard errer, rêveuse.
- "Oz te manque toujours autant?"
- "Oh, oui. Il revient demain heureusement... mais il m'a appelé
tout à l'heure à la chambre, avant que je ne vienne, et je crois
que ça ne va pas s'arranger. Apparemment les Dingoes ont eu des propositions
de concerts à San Francisco... en partenariat avec Shy."
- "Shy?"
- "C'est un groupe, des amis à eux. Ils ont une super chanteuse,
Veruca. Mais je ne l'aime pas trop. Je ne sais pas, il y a quelque chose que
je n'aime pas chez elle."
- "Demande à Oz d'arrêter de faire des concerts trop loin."
- "Non, je... je ne veux pas faire celle qui empêche son copain de
faire ce qu'il veut."
- "Bien sûr." Buffy s'arrêta un instant. "Comment
va Amy, au fait?"
- "Oh, je crois qu'on est pas près de la revoir. Tara et elle étaient
allées se balader en ville et elle a rencontré son père
qui était là pour régler un contrat. Il habite à
Seattle maintenant. Bref, il l'a vu et ils ont discuté un peu, et puis
Amy est venue récupérer ses affaires dans ma chambre, pour les
emballer. Elle devait repartir avec son père pendant l'après-midi."
- "Wow, c'était rapide."
- "Oui, son père n'avait apparemment pas de temps à perdre.
Je ne sais pas si elle était heureuse de partir, mais elle n'a rien fait
contre. Elle va probablement aller à l'UW Seattle. Mais du coup, avec
Tara, on s'est dit qu'on allait rester dans la même chambre. Je veux dire,
on s'entend bien, et c'est plus sympa comme ça. En plus ça nous
permettrait de ne payer que demi-tarif puisqu'on partagerait les frais."
- "C'est une bonne idée. Tara a l'air vraiment gentille, et puis
vous aimez bien la magie."
- "Oui, je sais, j'ai vraiment hâte d'apprendre de nouveau petits
trucs. C'est comme le cours de psychologie, j'adore ça, c'est passionnant
tout ce qu'on apprend à chaque fois."
Buffy sourit devant l'enthousiasme de son amie.
- "C'est vrai, les cours de psycho peuvent être intéressant.
D'ailleurs en parlant de ça, Buddy m'avait dit qu'on se verrait à
la fin du cours et en fait il est parti sans rien dire."
- "Son biper a sonné, non? Ou vibré. Je crois que je l'ai
vu y jeter un coup d'il vers la fin. Peut-être qu'il a eu un appel
urgent et qu'il n'a pas pu rester."
- "Oui. En un sens tant mieux, je n'avais pas vraiment envie de lui parler.
Faith m'a mise mal à l'aise ce matin, elle est persuadée qu'il
est intéressée par moi."
- "Ca ne m'étonnerait pas," répondit Willow après
réflexion. "Il est passé ce matin?"
- "Oui, je ne sais même pas comment il connaît mon adresse.
Il voulait me parler, mais je n'avais pas le temps, je devais aller voir Eleanor,
tu sais, la psy d'Angel."
- "Qu'est ce que ça a donné d'ailleurs?" Buffy ouvrit
la bouche pour répondre, mais Willow ajouta, "Buffy? Je suis contente
qu'on ait pu se voir un peu."
- "Moi aussi," répondit-elle avec un sourire. "Je ne sais
pas pourquoi on se voit si peu. Je veux dire, ce n'est même pas comme
si je voyais Faith tout le temps."
- "L'important c'est qu'on ait réussi à se voir aujourd'hui,"
sourit Willow. "Alors, tu me racontes ce rendez-vous?"
*********
Spike s'en retourna à sa crypte, trois bouteille de whisky sous la bras, et de très mauvaise humeur. Après les incidents de la nuit dernière, cette saleté de rêve et le départ de Drusilla, il avait été incapable de tenir en place, passant de la douleur à la rage et à la haine. Il avait fini par en avoir assez de rester coincé dans la crypte, et grâce aux égouts il avait entrepris, vers 5 heures de l'après-midi, d'aller voler de l'alcool, mais l'abruti de vendeur s'était défendu il avait bien failli se faire attraper. Et en plus il trouvait cette crypte trop petite, et avec Angel impossible de reprendre le manoir, et l'usine désaffectée s'était aussi trouvé une locataire... Vraiment, rien n'allait plus ici!! En débouchant la première bouteille, il se promit d'aller récupérer la nuit suivante ce qu'il lui appartenait, l'usine. Se battre ne lui ferait pas de mal, et cela lui ferait de l'entraînement pour pouvoir se débarrasser de la Tueuse plus vite!
*********
Wesley décrocha le téléphone d'un geste automatique,
sans réaliser qu'il n'était pas chez lui. Quand il réalisa
cela alors qu'il portait le combiné à son oreille, il se mit à
prier silencieusement pour que ce ne soit pas Olivia. Elle lui avait déjà
posé assez de problèmes...
- "Allô?"
- "Mr. Rupert Giles? Est ce que je pourrais avoir Mr. Wesley Windham-Pryce?"
- "C'est lui même," répondit Wesley, intrigué.
- "Bonjour, je suis le chargé de communication du Conseil. Vous
avez essayé de nous joindre plusieurs fois, n'est ce pas?"
- "Oui," confirma Wesley en se souvenant de ce matin où il
avait essayé d'avoir l'Angleterre, avec Giles, sa ns aucun succès.
"C'est exact."
- "Nous faisons face à de grosses difficultés de correspondance.
A vrai dire, à de difficultés tout court. Puis-je savoir à
quelle fin vous souhaitiez nous joindre?"
- "C'est à propos des Mages Noirs, de la passation de pouvoir,"
expliqua Wesley. "Je suis, comme vous le savez, de retour sur le terrain
à Sunnydale, et nous avons réellement besoin de plus amples informations."
- "Je ne peux pas vous les donner. Ecoutez, la situation est grave, et
je ne devrais même pas être en train de passer ce coup de fil, mais
nous pensons qu'il faut que vous sachiez. La situation ici s'est dégradée
depuis que vous êtes partis. Nous n'avons pas d'emprise sur ce qui est
en train de se passer, le Conseil est une institution impuissante face à
tant de magie. C'est le chaos le plus total."
- "Vous voulez dire que les Mages ont pris le pouvoir?"
- "Pas vraiment, mais ils sont partout maintenant. Nous craignons sérieusement
à l'assassinat de Lord Peterblake."
- "Assassiner le Régent de Conseil?! Mais dans quel but?"
- "Nous l'ignorons. Mr. Windham-Pryce, nous sommes témoins d'une
sorte de guerre intérieure entre les Mages, et nous ne pouvons rien faire
pour l'en empêcher. Le Conseil n'avait pas la moindre idée de ce
qu'il se préparait quand il a décidé de légaliser
ce changement de pouvoir."
- "Pourquoi nous prévenir de cette situation?"
- "Les Maîtres Noirs ne sont pas tous présents ici en Angleterre,
certains d'entre eux sont à Los Angeles. Ce sont les plus dangereux,
c'est grâce aux autres que les affrontements ici ne se finissent pas dans
le sang jour après jour."
- "Aux autres? Je ne savais même pas qu'il y avait des Maîtres
Noirs. Vous me dites qu'il y a des affrontements violents au Conseil?"
- "La violence est contenue grâce à certains Maîtres
Noirs, mais ils ne vont plus tenir longtemps. Chaque jour plus de Mages se réunissent
ici, Lord Peterblake n'y pourra bientôt plus rien et nous risquons gros
à prendre position dans cette histoire. Il faut être extrêmement
prudent, Mr. Windham-Pryce! Lord Peterblake parlait même de vous demander
de revenir ici en Angleterre, mais je pense que la situation est trop instable."
Il y eut une pause, un silence tellement pesant que Wesley n'osa rien dire.
Puis la voix reprit, plus bas. "Ecoutez, je ne peux vraiment rester plus
longtemps. Cet appel risque d'être découvert, Dieu seul sait quels
pouvoirs ils ont."
- "Quel est votre nom?"
- "William Collins. Ne parlez jamais de cet appel au gens que vous ne connaissez
pas parfaitement. Même à eux n'en parlez pas! Juste à Mr.
Giles, il faut qu'il sache lui aussi. Je ne peux pas rester, je les entends.
J'essaierai peut-être de vous re contacter, mais la situation rend les
communications extérieures pour ainsi dire inconcevables." Des bruits
de pas et des voix se firent entendre au loin. "Au revoir, Mr. Windham-Pryce."
Wesley n'eut pas le temps de répondre qu'on raccrochait.
*********
- "Il faut qu'on arrête de se voir ainsi, ils vont finir par nous
repérer, tu le sais."
- "On ne peut pas les laisser faire."
- "On ne peut pas les arrêter."
- "Ils sont fous dangereux! Ramener Angelus, tu as la moindre idée
de ce que ça pourrait déclencher?"
- "Tu sais bien que ça n'arrivera pas, si Angel ne retourne pas
à Sunnydale."
- "Tu sais bien qu'Angel retournera à Sunnydale. C'est impossible
de l'en empêcher."
- "Peut-être au début, mais il comprendra vite, je suis sûre.
Il n'est pas bête. Il était parti en Juin pour le bien-être
de la Tueuse. Il recommencera."
- "Elle ne le supportera pas."
- "Elle devra."
- "Tu le crois vraiment?"
- "Elle n'aura pas le choix. Elle a déjà du faire face à
pire, elle vivra avec. Elle ne pourra rien faire d'autre de toute façon,
elle n'aura plus de contact."
- "Et s'il ne part pas?"
- "Tu sais que ce sont les PTB qui s'occupe de ça."
- "Le Rêve n'était pas une bonne idée."
- "Non, c'est vrai. Pas depuis qu'ils en ont pris les commandes. Mais il
les reliera. Tu le sais. Quoiqu'ils fassent, le Rêve les reliera. C'est
comme ça qu'ils continueront à avancer chacun de leur coté.
Personne n'y changera rien, même eux n'y peuvent rien."
**********
Faith se dirigeait à grands pas vers la maison de Giles. Elle avait
fini son service de l'après-midi à l'Expresso Pump, et Buffy venait
de l'appeler en coup de vent. Réunion d'urgence chez Giles, après
un coup de fil que Wesley avait reçu, apparemment. Autant dire qu'il
fallait être là... Et en plus il fallait qu'elle parle de la combustion
éclair d'Anya. Alors qu'elle tournait pour entamer la montée d'Oakpark
Street, une main sur l'épaule arrêta Faith, qui, surprise, se retourna
brusquement, prête à se battre. Ce n'était que Lindsey,
et elle relâcha sa garde en levant les yeux au ciel.
- "Lindsey. Pff, tu peux pas prévenir quand tu abordes les gens??"
- "Désolé. Il faut que je te parle."
- "J'ai un rendez-vous important, là. Et je te signale que la dernière
fois que tu m'as dis ça, tu m'as posé un lapin ensuite. J'ai moyennement
apprécié."
- "Je sais, je suis désolé. Ma firme m'a obligée à
rentrer un peu à Los Angeles, mais il faut que je te parle de Malthus."
- "Tu ne peux pas dire papa comme tout le monde?"
- "Non, pas vraiment."
Le visage de Lindsey se referma et Faith comprit qu'il était sérieux.
- "Bon, j'arriverais en retard alors, mais essaye de ne pas faire trop
long quand même. Qu'est ce qu'il se passe?"
- "Tu te souviens l'autre jour, quand tu parlais avec lui et que je suis
arrivé?"
- "Et que tu étais de mauvais poil et que tu m'as viré? Oui."
- "Il faut que je t'explique ce qu'il m'a raconté. Il t'a dit comment
il avait connu ma mère, ce qu'il s'est passé entre eux? Il t'a
expliqué qui il était exactement chez les Mages Noirs? Il t'a
dit pourquoi il a quitté ma mère?"
- "Non," avoua Faith en fronçant les sourcils.
- "Viens," fit Lindsey en l'emmenant vers un banc, où il la
fit s'asseoir avant de s'installer à son tour. "Tu sais, je ne sais
pas trop pourquoi je te dis ça. Peut-être qu'au fond, j'ai un peu
le sens de la famille quand même, alors comme tu es ma sur..."
- "Okay, je t'aime beaucoup parce que tu es mon frère aussi, mais
si tu veux bien, on se lancera des fleurs plus tard. Tu m'expliques?"