Buffy,
the Unofficial Story

 

Petites notes des auteurs (folles?):

       Ne me demandez pas comment tout ça a commencé. Non pas que ce soit un mauvais souvenir, mais plutôt, ce n'est pas un souvenir du tout. Il me semble presque aujourd'hui que toute ma vie j'ai écrit l'unofficial story (ce qui n'est bien sûr pas vrai... je crois), et pourquoi pas, peut être que je finirais ma vie en mettant le mot fin à cette histoire! Bref, j'ai commencé cette fic spéciale, ce round robin comme l'appelle les anglais, en pensant que très vite on arriverait à la fin, mais ça s'est avéré beaucoup plus long que prévu! Et comme mes deux co-auteurs et moi-même n'avons pas toujours les mêmes préférences dans la série, chacune essaie de faire évoluer l'histoire comme elle veut, le plus drôle restant d'accumuler les problèmes et de passer la main à la suivante en lui laissant à tout résoudre et/ou expliquer!! Niark niark... A la réflexion, c'est un jeu un peu sadique, mais moi ça m'amuse bien!

-Joey

       Parce que la tolérance est l'apanage des aspirants à la sagesse, c'est avec une curiosité empreinte d'indulgence que je vous demande d'aborder ces lignes de pure fantaisie. Par respect pour une oeuvre remarquable (Btvs et Angel par voie de conséquence), fruit de cerveaux (surtout celui de notre dieu Joss) en perpétuelle ébullition créatrice, nous ne prétendons pas réécrire l'Histoire officielle. Nous nous accordons simplement notre droit au bonheur en débridant notre imagination et en replaçant nos héros et héroïnes dans un futur inédit, à leur image et selon les goûts et divagations des 3 auteurs!! Il fallait que cela soit dit ;) !

-Santa Io

       Bon! Si les préséances ont été respectées, j'interviens aprés Joey (à tout seigneur tout honneur...) et aprés Santa (sans commentaire...). Pfff! C'est difficile de prendre la suite! En fait, l'idée de la fanfic est née un peu par hasard, de toutes les frustrations que nous avait régulièrement infligé Joss. Résultat : on a voulu devenir calife à la place du calife, prendre la place de notre Dieu, et faire évoluer l'histoire différemment après qu'Angel et Buffy se soient quittés, sans Riley (quoique...), sans Anya (quoique...), sans Tara (quoique...). Pour nous, c'était une manière de faire grandir le Scooby gang. C'est en plus un formidable exutoire pour réaliser nos fantasmes, alors... Bonne lecture, et amusez-vous autant que nous!!;)

-Sweetie

Après discussion avec Santa Io et Sweetie, j'ai décidé de mettre cette fic en ligne semaine après semaine, un peu comme si elle paraissait dans un journal. Je vais partir sur un quota d'une part toutes les semaines, mais je crains que la diffusion rattrape l'écriture assez vite, et je passerais peut-être à une part toutes les deux semaines plus tard. En attendant, les commentaires sont les bienvenus, et bonne lecture! Vous risquez d'être parfois surpris ;) (Mais je vous conseille de vous accrocher... plus ça va, plus c'est prenant!)

Note: pour une compréhsension plus facile, j'ai choisir à partir de maintenant de remettre les dernières lignes de la partie précédente avant chaque nouvelle partie.

Part 22 Part 25 Part 31 Part 34
Part 23 Part 26 Part 32 Part 35
Part 24 Part 33 Part 36


La partie de la semaine!!!

~~~~Part 56~~~~

Résumé des épisodes précédents


Dans la chambre de Buffy régnait un lourd silence. Willow était étendue sur le lit, toujours évanouie. Tous se sentaient désemparés. Finalement, Tara réagit.
- Il faudrait peut être appeler un docteur, parce que… c'est bizarre qu'elle ne se réveille pas, non ?
- Je m'en charge ! dit Faith. Et je vais appeler Alex aussi. Il doit être au courant.
Après sa sortie, le silence retomba. Finalement , après plusieurs minutes, Willow ouvrit les yeux. Elle mit quelques secondes à réaliser, puis se souvint de la mauvaise nouvelle, et se mit à pleurer, presque sans larme. Buffy s'élança pour la prendre dans ses bras ; elle appuya la tête de Will contre son épaule. Elle lança un pauvre regard à Tara, restée en arrière. Celle-ci se rapprocha, s'assit à côté des filles sur le lit et prit la main de Willow délicatement entre les siennes.
- Mon Joss… Ce n'est pas possible ! Oz… Willow se blottit contre Buffy.
L'entrée de Faith dénoua un peu la tension ambiante. Elle annonça que le médecin allait arriver, et qu'Alex était en route. De fait, à peine quelques minutes plus tard, un Xander surexcité bondit dans la chambre et alla prendre Willow des bras de Buffy. Faith contempla la scène avec un soupçon de jalousie, même en sachant qu'Alex était vraiment amoureux d'elle. Les liens qu'il avait avec Willow la laissait vraiment perplexe.
Le carillon de la porte d'entrée retentit soudain.
- Le docteur ! s'exclama Joyce. Je vais le chercher !
Un jeune docteur brun entra, et s'approcha calmement du lit.
- Bonjour ! Je m'appelle Ben, Ben Miller. Est-ce que vous pourriez vous reculer un peu, que je vois comment va votre amie ?
- Vous savez, commença Buffy, elle a eu un gros choc, et…
- Je sais aussi par Madame (dit-il en montrant Joyce) qu'elle est restée évanouie plusieurs minutes. Et je voudrais pouvoir rassurer tout le monde en vérifiant que tout va bien de ce côté-là.
Un peu confuse, Buffy se décala. Tara lâcha la main de Will, qu'elle avait gardé entre les siennes, et Xander consentit à s'éloigner de plus de quarante centimètres.
Le médecin rallongea Willow, et commença son examen. Puis il demanda à tout le monde de quitter la pièce, en expliquant qu'il préférait parler à la jeune fille seule.
- Je voudrais pouvoir vous examiner tranquillement, vous comprenez. Il y a quelque chose…
Willow, qui avait arrêté de pleurer, le regarda avec attention.
- Vous voulez une confirmation ? Je crois que oui, je suis enceinte, si c'est ce que vous voulez dire. Et je voulais l'annoncer à Oz, demain, dit-elle en se remettant à pleurer à chaudes larmes.
Ennuyé, le médecin tenta de la calmer en lui tapotant le dos.
- Vous savez, cette grossesse, c'est peut-être une chance, pour vous, commença-t-il. Ca vous permet de garder quelque chose de votre ami, toujours. Vous ne trouvez pas que c'est un cadeau merveilleux qu'il vous a fait ?
- C'est vrai, dit Will en reniflant, mais je voulais tellement le partager avec lui ! Comment je vais m'en sortir, maintenant ? Et comment je vais pouvoir annoncer ça aux autre et à mes parents, sans lui ?
- Je pense que tout le monde comprendra, vous savez. Ils m'ont paru tous très inquiets.
- C'est que vous n'avez pas croisé mes parents, alors, dit Will, dans une pauvre tentative d'humour.
- Si cela vous ennuie, vous avez toujours une autre solution : l'avortement. Votre grossesse n'est pas assez avancée pour que vous ne puissiez pas le faire.
- Je ne sais pas… je ne sais plus… J'étais si heureuse !! se remis à pleurer Willow.
Le médecin décida que le mieux était de lui laisser un peu de calme, et en sortant n'autorisa qu'une personne à la fois dans la chambre. Buffy et Xan étaient en train d'hésiter sur l'ordre d'entrée quand, de la chambre, Willow réclama Tara.


Angel se réveilla. Il mit quelques secondes à se rappeler où il se trouvait. Dublin, c'est vrai ! Tout d'un coup, il se sentait bizarre. Jusque là, les événements s'étaient enchaînés très rapidement : l'installation avec Buffy, leurs bons moments, le rêve, son départ pour Los Angeles, les gens à sauver, et puis finalement le départ vers l'Irlande. Il n'en revenait pas d'être revenu chez lui…
Après que les Bohémiens lui aient rendu son âme, il avait soigneusement évité son île. Quand Darla l'avait quitté, il avait changé de continent. L'Amérique, au moins, était vierge de tout souvenir… Il ne se souvenait que trop bien du chemin jonché de morts qu'il avait laissé derrière lui en Irlande. Et son premier titre de gloire en tant qu'Angelus, la mort de ses parents et de Katie, restait un de ses souvenirs les plus noirs, un de ses regrets les plus lourds. Si seulement il n'avait pas suivi Darla dans la ruelle, ce soir là… songeait-il souvent. Toute sa vie aurait été différente. Pas d'immortalité, mais pas de crimes, pas de remords si pesants à porter. Mais pas de Buffy non plus ! Il sourit. Est-ce que toute sa route n'avait existé que pour le conduire vers elle ? Est-ce que le destin existait ? Ou quelqu'un, quelque part, qui veillait sur eux ? C'est vrai qu'ils étaient séparés pour le moment. Mais le jour viendrait, et très bientôt il l'espérait, où ils seraient enfin tous les deux réunis. Est-ce qu'il fallait en passer par là pour pouvoir mieux se retrouver ensuite ? Enfin, les difficultés s'accumulaient quand même beaucoup, comme toujours.
Doyle le tira de ses réflexions.
- Eh, mec, t'es réveillé ? Je peux te parler ?
Ils sortirent du salon et allèrent s'asseoir dans la cuisine. Le jour se levait à peine. Wesley et Cordélia risquaient de dormir longtemps, pour compenser le décalage horaire !
Doyle regarda Angel en coin, et se lança :
- Je.. je voulais te remercier, tu sais.
- Hein ?
- Oui, parce que finalement, Cordélia sait que je suis un démon, enfin un moitié démon, et ça la gène pas plus que ça ! Donc j'ai encore toutes mes chance, non ?
Un long regard d'Angel vers le ciel fut sa seule réponse…


Cordélia et Wesley sortirent de leur sommeil plus tôt que ce qu'Angel avait supposé. Pendant leur copieux petit déjeuner (muffins natures et aux fruits, english breakfast, pains aux céréales, accompagnés de beurre salé et de confiture variées), ils se répartirent les rôles : Angel ne pouvait sortir, donc il resterait enfermé en attendant la suite des événements. Cordélia et Doyle commenceraient leurs recherches aux Archives nationales, pour trouver des traces de Galway et de son histoire, éventuellement des listes de recensements. Et Wesley irait se renseigner au Tourist Informations sur les vols vers Londres ou le moyen de s'y rendre le plus rapidement possible. Il ne comptait en effet pas rester là, mais voulait réellement se rendre au Conseil pour avoir les informations les plus fraîches possibles. Wesley, Cordélia et Doyle se quittèrent au croisement d'O'Connell Street et des quais de la Liffey, dans le centre ville de Dublin.
Arrivée aux Archives, Cordélia s'arrêta, admirative.
- Eh, mais c'est gigantesque ! C'est beau !
La rotonde vitrée qui les surplombaient était un magnifique exemple de l'architecture du XVIIIe siècle.
- On pourrait tourner un film terrible, ici ! Avec moi dans une robe à volants, crème.. ou rouge, pour montrer que je suis passionnée… et une super histoire d'amour, à la Autant en emporte le vent ! Hein, qu'est-ce que t'en pense, Doyle ? continua-t-elle.
Doyle ne répondit pas. Il était plongé dans un flot de souvenirs, comme dans la rue. Ce qui ne l'avait pas frappé à son arrivée à Dublin était en train de le prendre de plein fouet. Il n'avait pas dit un mot depuis le départ de chez ses amis. Il se souvenait d'Harriet, de son enfance… et des mauvais souvenirs. Il grimaça, et se reprit en apercevant enfin la main que Cordy agitait devant ses yeux depuis plusieurs minutes.
- You hou ! T'as atterri, là, ça y est ? Je te rappelle qu'on a des kilos de trucs à faire ! Et déjà que c'est pas vraiment un lieu pour moi… on se dépêche !
Résigné, Doyle se remit droit et souffla un grand coup. Quelques heures de recherches les attendaient !


Vers midi, Cordélia releva la tête. Sa voix retentit dans toute la salle.
- Eh, Doyle ! On fait un break ? C'est pénible, ces recherches !
- Tu sais, on est quand même là pour trouver des infos sur Galway, et…
- Oui, mais moi j'ai pas trouvé grand-chose. On arrête.
- Bon… ok, fit un Doyle résigné. Je peux t'inviter à déjeuner ? dit-il sans grand espoir. C'est juste pour te donner la satisfaction de me rembarer. Vas-y, dis non… (en vo : I just wanted to give you the satisfaction of turning me down. Go ahead, say no…)
- Ok, on y va, dit Cordy en enfilant sa veste.
- Quoi ? Tu es d'accord ? ne put se retenir un Doyle aux yeux écarquillés de surprise.
- Ben oui. Je le pense, je le dis, c'est ma façon d'être. (en vo : I think it, I say it, that's my way !)
- Hein?
- Et puis je vois bien que tu es déprimé. Alors quoi de mieux pour toi que m'inviter ? Ca va forcément te remonter le moral !
- Tu sais que tu es terrible ? Tu es vraiment d'un égocentrisme incroyable…
- Mais pas du tout ! s'exclama Cordy, presque fâchée. Je trouve une solution pour que tu ailles mieux ! c'est pas gentil, ça ?
- Mmm… si… tenta un Doyle hésitant.
- On va où, alors ? Un truc cher, hein ?
Doyle se prit à penser que, si cette invitation lui permettait de se rapprocher de la belle, elle n'était peut être pas une si bonne idée que ça, finalement, vu son humeur morose…
Ils sortirent des Archives et Doyle se dirigea vers un pub qu'il avait aperçu, non loin de là. Le " Forbidden Planet " n'existait pas, autrefois, mais ça pouvait être une bonne occasion pour le tester. A l'entrée, on annonçait une ambiance celtique. Et malgré les quelques grimaces et remarques acerbes de Cordy en entrant, les deux jeunes gens furent très vite pris par l'ambiance et apprécièrent pleinement ce déjeuner.


Angel déprimait. Il était venu à Dublin, autrefois, quand il était encore Liam. Les dames portaient des robes larges à volants, et les hommes des souliers à boucle et des pourpoints. Aujourd'hui, tout semblait si différent. Pourtant, il retrouvait des lieux de son passé : Dublin Castle ; les parcs (avec un souvenir particulier de Saint Stephen's Green, où il avait paradé à cheval tout un après midi, comme tous les aristocrates de l'époque, saluant à droite et à gauche à chaque fois qu'il croisait quelqu'un) ; Trinity College… Tiens, parlons-en, de Trinity College ! Il poussa un soupir. Il avait autrefois demandé à son père de venir étudier ici, pour pouvoir faire carrière, monter dans l'échelle sociale. Celui-ci avait refusé, bien sûr, arguant qu'il n'aurait qu'à reprendre l'affaire familiale. Or Angel (non, Liam, à cette époque, rectifia-t-il) avait considéré que ce refus était la goutte d'eau qui faisait déborder le vase. A quoi bon ? A quoi bon essayer et se donner du mal ? Il fallait rester dans ce bled de Galway ? S'embêter à faire tourner un commerce qui le dégoûtait ? Autant en profiter ! Et les femmes et les beuveries avaient ainsi défilé. Liam était faible, c'est tout, conclut Angel. Mais je le suis aussi, songea-t-il encore, se remémorant les cauchemars et les hallucinations qui l'avaient poursuivis quand il était revenu de l'enfer. C'est la neige qui l'avait purifié, cette nuit-là, qui l'avait sauvé… Et Buffy, qui était là pour le soutenir à chaque instant. Soudain, une envie irrépressible le prit d'appeler Buffy. Où était-elle ? Que faisait-elle ? Allait-elle bien ? Comment avançaient la recherche d'informations sur les Mages ? Angel n'hésita qu'un quart de seconde, avant de demander à Shirley la permission d'utiliser le téléphone.
- C'est … pour un appel longue distance, en fait. Pour les Etats-Unis.
- Oh, mais tu sais, Doyle nous avait prévenu que tu ne tiendrais pas longtemps sans poser la question ! sourit-elle.
Angel haussa les sourcils. Il était si transparent ? Au temps pour son côté ténébreux et énigmatique !Il en parlerait à Doyle ! En remerciant Shirley, il attrapa le combiné, puis réfléchit au décalage horaire. Dix heures en moins ? Il était en encore beaucoup trop tôt pour appeler. Il se promit de joindre Buffy en fin d'après midi.


- AAAARRRRGGGGHHHH !! Ras le bol !!
Spike cassait tout dans sa crypte. Il lança violement les deux derniers biscuits de Sèvres contre le mur, notant avec satisfaction les morceaux qui s'envolaient dans tous les sens.
- J'en ai marre !! on n'arrive pas à s'amuser, ici ! Dru est partie, j'arrive pas à régler son compte à la blondinette ; en plus elle sont deux Tueuses, maintenant. Les autres vampires sont vraiment pas des cadeaux, ils font n'importe quoi ! Ils se fringuent comme des nuls, et ils ont des goûts de chiotte en musique !!
Spike réfléchit.
- Je veux récupérer Dru. Bon, je m'en vais la chercher et la retrouver. Et je la torturerai pour lui prouver que je l'aime ! Merveilleux plan !
Satisfait, il sortit en claquant violemment la porte, et s'enfonça dans la nuit, manteau volant au vent, tel un ange noir… il se retourna soudain en lançant :
- Mais je reviendrai régler son compte à cette Tueuse de malheur ! Je reviendrais !!(en vo : I'll be back !!)


Angel et Wesley attendaient le retour de Cordélia et Doyle avec impatience. Il était cinq heures de l'après midi, tout était fermé, et ils n'arrivaient pas ! Heureusement, la nuit serait bientôt là et Angel pourrait sortir. Enfin, ils aperçurent deux silhouettes qui se rapprochaient, en bavardant, sans pour autant se dépêcher.
- Alors ? fut le premier mot d'Angel quand ils entrèrent.
- Oui, nous aussi nous sommes contents de vous voir. Vous nous avez manqué, et… en fait pas du tout, termina Cordélia dans un grand éclat de rire.
- Alors ? renchérit Angel. Où étiez vous ? Ca fait des heures qu'on vous attend !
- En fait, on a trouvé des trucs, reprit Doyle avec plus de sérieux. Aux Archives, ils ont conservé la trace d'une épidémie bizarre à Galway, en 1753. Tous les habitants sont morts en quelques jours, d'autres ont disparus, et aucune explication n'a été trouvée pour éclaircir ce mystère.
- Moi, dit Angel, sombre.
- Angelus, le reprit gentiment Doyle.
- Et est-ce qu'on a la trace de survivants ? demanda Angel.
- Non, apparemment tous les habitants sont morts.
- Mais je ne suis pas sur que les registres aient été correctement mis à jour, à cette époque, lança Wesley. L'église n'indiquait pas tout le monde. Surtout dans un coin protestant comme Galway.
- Ah ben ça, si on nous le dit pas, on peut pas savoir ! intervint Cordy. Nous on a cherché ce qu'on a pu !
- Je sais, Cordélia, et je t'en remercie, tenta de la calmer Angel. Mais c'est une bonne remarque de Wesley, et le mieux…
- Serait d'aller vérifier sur place, c'est ça ? termina Doyle. Donc on continue le voyage ? Et l'autre, il nous accompagne aussi ?
- Doyle ! C'est très mal élevé ! le coupa Cordélia. Est-ce que vous venez avec nous Wesley ?C'est pas qu'on en ait marre, mais on dirait que vous nous suivez, ces temps ci.
- Cordy ! s'exclamèrent Doyle et Angel en même temps. Et tu trouve ta formule meilleure que la mienne ? continua un Doyle hilare.
- Ben quoi ? Je dis ce que je pense, c'est tout ! C'est pas mal élevé, non ?
- Cordélia, vous n'aurez pas à me supporter plus longtemps. Nous vous attendions avec impatience car je pars à 19 h 30 pour Liverpool, par le ferry. Ce qui me rappelle que je ne devrai pas trop tarder si je ne veux pas le rater. Sinon, je manquerai aussi la correspondance du train, et je ne serais pas à Londres demain matin à l'aube. C'est dommage, j'aurais bien voulu prévenir quelqu'un au Conseil de mon arrivée…
- Sans vouloir jouer les rabat-joie, je pense qu'il vaut mieux arriver sans trop de fanfare pour vous annoncer, Wesley. La situation a l'air plus que difficile, lui rappela Angel.
- C'est vrai, c'est vrai. Bon, je vous quitte ici, et je vous dit à bientôt !
L'Observateur s'éloigna dans la nuit, à petits pas calmes. Le silence dura quelques instants, avant que Doyle ne reprenne.
- Bon, donc destination Galway cette nuit, c'est ça ? Heureusement que Shirley a tous les horaires de bus sous la main !
Il s'avéra qu'un bus partait à 19 heures et arrivait à minuit, ce qui convenait très bien pour Angle. Ils récupérèrent donc leurs maigres affaires et partirent en remerciant les Bruggle de leur accueil. Angel hésita à téléphoner, mais Doyle lui répondit qu'il fallait voyager de nuit à cause de lui, alors qu'il n'aurait qu'à téléphoner à sa belle en arrivant, ce qui donnerait la fin de matinée à Sunnydale et ça serait bon quand même, non mais.
En s'approchant du terminus des bus, à quelques pâtés de maison de là, Angel se retourna soudain. Une présence familière… Une ombre se détacha d'une encoignure de porte.
- Papa ? Non, c'est jamais papa… C'est le mauvais Angel… Drusilla siffla l'air entre ses dents.
- Il nous manquait plus qu'elle, soupira Cordélia.


L'instant de surprise passé, Angel réagit très vite. Il plaqua dru contre le mur, pour l'empêcher de bouger, et commença à lui poser des questions.
- Mais qu'est-ce que tu fais là ? Tu étais à Sunnydale ! Tu nous suis ?
- Mon oiseau m'a chanté une chanson… Je suis la chanson de mon oiseau !
- Elle est pas bien ? demanda Doyle, gentiment.
- Elle est complètement folle, tu veux dire ! répondit Cordélia. Il faudra que je te raconte en détails ce qui s'est passé avec Angel et Buffy, et Spike aussi bien sûr, un de ces jours. Tu m'y feras penser ?
- Aucun problème ! C'est qui ?
- Drusilla ! Mais si, je t'en ai parlé à midi ! Celle qu'Angel a transformé en vampire il y a un bail, et qu'il a fait tourner folle juste avant, parce que c'était plus drôle !
- Ah oui ! je vois !
Angel suivait la conversation de ses partenaires d'un air de plus en plus interloqué. N'en supportant pas plus, il se mit à crier :
- Mais ça va pas ? Vous arrêtez de parler de moi, comme ça ? Et vous vous rendez compte de la situation, si Dru est là ? Spike doit pas être loin ! Encore des problèmes en perspective ! Ras le bol !
- Mais calme toi, mec ! C'est pas tragique ! On en a déjà vu de belles, et ça va continuer ! Pourquoi tu t'affole, tout d'un coup ? ça va pas ? demanda Doyle avec sollicitude.
- Tu vois pas qu'il voulait appeler sa Buffy et qu'il a pas pu, alors ça le rend nerveux ? répondit Cordy.
- J'ai juste dit qu'il fallait qu'on urge pour prendre le bus et qu'il pourrait appeler plus tard. J'ai pas raison ? Hein ? j'ai pas raison ? dit Doyle en tentant de se justifier.
- Mais c'est pas vrai… Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça ? Angel secouait la tête, atterré. Je sais que j'ai des crimes à payer, mais ça… je vais pas pouvoir…Il y a que moi d'adulte, ici ?
- Arrête de t'en faire ! On est là pour t'aider, hein, Cordélia ?
- Mais oui ! Tu sais bien que tu peux compter sur nous.
Drusilla continuait à parler en chantonnant.
- La Tueuse… sa tête en est pleine…il en est fou… il va la tuer, mais quand ? Et mon oiseau m'a dit qu'il pourrait chanter quand je serai chez moi… C'est où, chez moi ? Les étoiles vont se battre, elles ont toutes le même nom.
- Tu comprends des trucs ? demanda Doyle à voix basse à Cordy.
- Ben… elle est folle, alors c'est plus dur…
- Ma maman m'a donné une jolie robe, et moi, je vais la donner à mademoiselle Agnès… mais elle n'a pas été sage… je vais lui crever les yeux ! Et je vais rentrer chez moi…
- Où, chez toi ? demanda Angel, préférant une attaque frontale.
- A Londres, lui répondit Drusilla, l'air surpris. C'est chez moi, Londres. Ma maison, ma maman, mes sœurs… mon église…
- Elle a du prendre le bateau et arriver ici, et elle doit chercher comment partir pour Londres, déduisit Angel. Mais je ne comprends toujours pas ce qu'elle fait ici, et pourquoi elle a quitté Spike.
- On le saura bien assez tôt, non ? répliqua un Doyle philosophe, en haussant les épaules.
- Eh ! s'exclama soudain Cordélia. Si c'est toi qui l'a changé en vampire, c'est aussi ta descendance, non ? Elle fait partie de ta famille ? C'est pour ça qu'on est là, non ? pour chercher ta famille ?
Doyle et Angel la regardèrent en plissant les yeux, perplexes.
- Oui, mais c'est quelqu'un qui doit avoir besoin d'aide… commença lentement Angel.
- Mais elle en a besoin ! Elle veut rentrer chez elle ! C'est logique, non ?
Ce fut Doyle qui répondit à Cordélia :
- Pourquoi pas, mais j'y crois pas. Le mieux, c'est de la laisser partir, non ? Si c'est vraiment elle qui fait partie de la famille d'Angel et qui a besoin d'aide, on va lui retomber dessus, c'est sûr. Fais moi confiance, les Powers-that-be vont pas nous oublier !
- Comment peux-tu en être si sûr ? interrogea Cordy, curieuse.
- Oh, une vague intuition… et des visions qui m'arrivent périodiquement. Tu me crois ? répondit Doyle, un peu sarcastique.
Angel libéra donc la vampire, et nos trois héros arrivèrent à la station de bus à temps pour attraper leur bus. A une heure du matin, heure locale, après s'être installé chez Ciaran Flanagan, Angel put enfin passer son coup de téléphone.


La mort brutale d'Oz faisait beaucoup réfléchir Buffy. C'est vrai, elle avait côtoyé beaucoup de morts, elle avait beaucoup tué elle même, mais jamais la mort ne l'avait touché d'aussi prés. Même l'adjoint du maire n'était qu'un inconnu pour elle…
Après une nuit agitée, elle décida d'aller voir son père. Elle tenait avant tout à ce que les choses soient claires avec lui. Elle laissa donc Tara s'occuper de Willow, et partit pour le motel dont Hank avait laissé l'adresse. Celui-ci fut visiblement surpris de la voir sonner à la porte de sa chambre, avant d'arborer un sourire heureux.
- Ah, Buffy, je n'espérais plus que tu viendrais. Ta mère m'avait dit…
- Elle avait raison. Elle n'a pas voulu te faire de la peine.
- Ecoute, ma puce…
- Je ne suis pas ta puce. Je ne le suis plus. Grâce à toi.
- Laisse moi parler, s'il te plait, je voudrais t'expliquer.
- M'expliquer quoi ? Que tu t'es réveillé à 40 ans, un beau jour, et que tu voulais vivre un peu ? Que tu as abandonné maman derrière toi, et qu'elle a du assumer seule ? Que tu voulais te redonner une nouvelle jeunesse avec une minette de 20 ans ?
- Elle n'avait pas vingt ans, et…
- Je ne veux pas le savoir. Tu avais fait ton choix. Assume.
- C'est un peu plus compliqué que ça…
- Plus compliqué que quoi ? Tu voulais te créer une nouvelle famille, et finalement l'autre t'a viré, alors tu reviens la queue entre les jambes ? Trop tard ! Maman s'est trouvé le meilleur type sur lequel elle aurait pu tomber, même si ce n'est vraiment pas celui à qui j'aurais pensé pour elle, mais bref. Elle est enceinte. Elle est heureuse. Elle est épanouie comme je ne l'ai jamais vue depuis que tu es parti. Lâche nous.
Hank pâlit. Il eut du mal à encaisser ce que sa fille venait de lu dire. Il comprenait, évidemment, la douleur qu'il avait pu causer en partant. Mais il ne l'aurait pas cru si profonde chez sa fille… Il continua quand même.
- Je voudrais participer à ta vie, pourtant. Je sais que j'ai fait des erreurs, mais laisse-moi une chance de me rattraper !
- C'est trop tard. Quand on a eu besoin de toi, tu n'étais pas là. Maintenant, c'est nous qui n'avons plus besoin de toi. Je règle mes problèmes toute seule, comme une adulte. Et j'assume les conséquences de mes actes…
- Je voudrais t'aider, ma puce. Ta mère m'a dit que tu avais des soucis, ce moment.
- En ce moment ? Mais ça dure depuis des années ! T'as jamais rien vu, tu ne t'y es jamais intéressé, et tout change maintenant? Trop facile ! Ton rôle de père, c'était avant que tu aurais du le jouer. Maintenant je n'en ai plus besoin.
Après cette tirade, elle tourna les talons et sortit de la chambre du motel sans un regard en arrière, laissant un Hank stupéfait de l'assurance de sa fille et désespéré de ses paroles.
En rentrant chez elle, elle attrapa au vol le téléphone qui sonnait.